Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau
À travers dix-sept textes, consacrés à ceux que, reprenant l'expression de René Char, elle appelle ses alliés substantiels, Linda Lê nous ouvre sa bibliothèque et donne à lire en filigrane une manière d'autobiographie. Louis-René des Forêts y côtoie Georges Perros, Simone Weil y croise Louis Calaferte, Stanislas Rodanski y salue Ghérasim Luca, Juan Rodolfo Wilcock y rend hommage à Robert Walser. Les rejoignent Ladislav Klima, le pouilleux magnifique, Osamu Dazai, le réprouvé, Hanokh Levin, le dissecteur des misères humaines, Stig Dagerman, l'astre du désastre, et quelques autres insurgés qui troublent notre sommeil en faisant souffler le vent de la rébellion. Le volume se clôt sur une réflexion intitulée « Une porte sans clé, une clé sans porte », où l'auteur s'interroge sur la place de l'« étrange étranger ».
Après Le Complexe de Caliban, c'est, une nouvelle fois, son itinéraire de lectrice que Linda Lê nous livre, en nous invitant à entrer dans la ronde de ces conjurés qui ourdissent d'étonnantes trames.