Cronos
A Zaroffcity, le pouvoir est détenu par deux absolutistes : le Grand Guide, intronisé après un coup d’Etat, et son ministre de l’Intérieur, Karaci, surnommé la Hyène par des habitants qui vivent sous le régime de la terreur. Alors que les exactions se multiplient, alors que les opportunistes se rangent sous la bannière des nouveaux dirigeants, s’élève une voix, celle d’Una, fille d’un ancien astronome devenu sénile, qui a dû le sauver en acceptant d’épouser Karaci. Sœur d’un comédien exilé, elle lui écrit en secret des lettres sur sa solitude de captive, exprimant son amertume, ses indignations, ses rancœurs, mais aussi son amour pour son vieux père, pour un gamin des rues venu, malgré les dangers, lui apporter une consolation, pour un insurgé, auteur de pamphlets subversifs. Peu à peu, une métamorphose s’opère en elle : d’abord résignée, elle rejoint les opposants et se mue en conspiratrice au moment où elle apprend qu’elle va être mère. Fable politique, tragédie mettant en scène les excès d’une dictature, les compromissions des arrivistes, la corruption par l’argent et le musellement des rébellions, Cronos est aussi le chant d’amour d’une Antigone, résolue au sacrifice.