Les chiens romantiques : Poèmes 1980-1998
Parallèlement à son oeuvre de fiction, plus connue en France, Roberto Bolaño n'a jamais cessé d'écrire de la poésie, en vers et en prose, à la fois anti-poèmes et des textes narratifs qu'il réalisait conjointement. Les Chiens romantiques se présentent donc comme une sorte d'anthologie de la poésie de Bolaño depuis son arrivée en Espagne jusqu'à la fin des années 90. C'est un livre qui s'écrit à partir des exils successifs de Bolaño : celui du Chili, jeune adolescent, du deuxième exil du Chili, jeune adulte chassé par Pinochet, et enfin l'exil du Mexique.
La poésie naît de ces territoires qui se sont dérobés et qui permettent au poète, à l'homme (quelle différence, demanderaient ses amis " infrarréalistes ", les " réalviscéralistes " mexicains des Détectives sauvages) d'avoir (de) la liberté et d'écrire dans les formes qu'il invente sans cesse. Les lecteurs reconnaîtront la nature ou la construction autobiographique de ce recueil. Bolaño a pu écrire à propos de la poésie qu'elle est ce que le miroir nous renvoie (...) de notre travail : des jeunes gens ridicules et mal habillés, des poètes mendiants, de vieux détectives latino-américains qui se perdent dans une enquête vaine et dangereuse.
Comme dans Trois, apparaissent soudain les paysages, les personnages, les hantises de ses fictions, le désert de Sonora, ces détectives et ces assassins, l'amitié, l'amour perdu, la beauté éphémère et la mort, comme dans le dernier poème, dans la division " San Roberto de Troya "