Apparition de l'éternel féminin : Racontée par sa Majesté le Roi
Après la guerre civile, deux cousins inséparables d’une douzaine d’années, le Ballot (el Ceporro) et le Chinois (el Chino), vivent dans le grand appartement de leur grand-mère. Don Rodolfo, qui fut le sparring-partner du boxeur Paulino Uzcudun, champion d’Espagne et d’Europe dans les années 1920-1930, leur donne des cours de gymnastique et de boxe.
Jeux virils sur la terrasse où tombent les martinets avec, en toile de fond, les échos de la Seconde Guerre mondiale, du maréchal Rommel et de l’Empire nippon.
Dans le monde clos de ces deux cousins, une fillette allemande fait brusquement irruption. Orpheline de guerre et réfugiée, elle a été adoptée par la tante Gloria qui habite le même immeuble, deux étages plus bas.
Lentement mais sûrement, tout va alors changer. Dans une langue très orale, faite de redondances, de phrases inversées, Pombo brosse un tableau oscillant entre la réalité et les interprétations de cette réalité que peuvent en faire ces jeunes adolescents.
Les personnages secondaires sont particulièrement savoureux : la grand-mère autoritaire et fantasque ; son amie Blanca qui arrive toujours à 16 heures tapantes pour des conversations sans fin à l’heure du goûter ; Belinda, la bonne amoureuse de don Rodolfo ; don Abilio, le répétiteur de Ceporro pendant les grandes vacances, tandis que el Chino est parti rejoindre ses parents en Suède ; sans oublier Elke, la jeune réfugiée au fort accent allemand.
C’est un livre marquant, à la fois émouvant et drôle, parfois même hilarant. Une très belle histoire d’amitié, mais aussi d’adieu à l’enfance.