Le congrès de littérature
César est écrivain. Il vit essentiellement de ses traductions mais mène également une vie secrète de savant un peu fou. Le livre s'ouvre sur l'énigme séculaire du " Fil de Macuto ", que César résout avec succès. Il se rend ensuite au Venezuela, où il est invité à participer à un congrès de littérature dans la petite ville de Merida. Sous des abords inoffensif, il dévoile en réalité le plan démoniaque qu'il a en tête pour dominer le monde : cloner l'ADN de l'écrivain mexicain Carlos Fuentes dans le but de créer une armée de sujets soumis et belliqueux.
On ne sait comment il comptait s'y prendre précisément. Dans les faits, il va cloner une cellule, non pas de Fuentes, mais de sa cravate en soie. Des milliers d'asticots de soie bleu électrique se répandent ainsi dans la ville de Merida... Dans un monde onirique, peuplé d'images et de métaphores, le lecteur évolue à la lisière du réel, jusqu'à l'apothéose psychédélique du dernier chapitre. Cette belle parabole de la création littéraire offre une échappée flamboyante dont ses idées sur l'écriture et la traduction ne sortiront pas exemptes.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Le Congrès de littérature n'a rien d'un texte théorique. César Aira met en abyme ses réflexions sur la création littéraire dans un récit ironique, baroque. Plus qu'un roman-manifeste, il s'agit d'un précieux témoignage de ce que l'imagination littéraire représente aux yeux de César Aira. On y retrouve les composantes les plus attachantes de son oeuvre : son art de la scène croquée sur le vif et de l'embardée digressive, l'impression d'aller dans une " fuite en avant " sans que jamais ne se rompe le fil de la continuité narrative, tendu avec virtuosité.