Matins de couvre-feu
Le roman du drame qui déchire actuellement la Côte-d'Ivoire (pays nommé Zamba) et, au-delà, tous les pays où la population est prise en otage, lorsque le régime politique est instable, prévaricateur, et que des soulèvements incessants opposent, jusqu'à la barbarie, les différentes factions. Tanella Boni nous raconte le calvaire vécu par la narratrice en butte aux tracasseries de la police parallèle et de son chef le machiavélique Arsène K qui, l'assignant à résidence durant neuf mois, mettra " son âme en grossesse ". L'occasion pour elle de réfléchir sur le cours de son existence et de se remémorer les grandes figures des femmes de sa famille. Celle de sa mère en particulier, qui endura le pire de la part de son père. Ce qu'elle-même ne voulut pas, incapable de continuer à aimer Timothée, cet homme à femmes, toujours absent, n'assumant rien de ses infidélités constantes. Une satire pleine d'humour, parfois féroce, de la société ivoirienne prisonnière de ses démons : la pauvreté, l'ethnicisation, la violence, l'ivresse du pouvoir, les enfants-soldats meurtriers, les différents visages des matins et des nuits de couvre-feu lorsque la mort décime à l'aveugle les familles.