L'énigme du Saint Graal : De Rennes-le-Château à Marie-Madeleine
A l'origine, la légende du Saint Graal est le résultat de la conjonction entre deux traditions : une tradition gnostique (l'émeraude tombée du front de Lucifer et creusée ensuite par Joseph d'Arimathie afin de recueillir le Sang du Christ) et le mythe celtique (un chaudron de renaissance, de résurrection, de connaissance et de nourriture inépuisable, tel qu'il est décrit dans les épopées irlandaises et galloises). Thème récupéré pour des raisons politiques par la dynastie des Plantagenêt au XIIème siècle pour lutter contre la monarchie capétienne, mais également par l'église catholique romaine pour développer le culte du "Précieux Sang" et le dogme de la présence réelle dans le calice eucharistique. Au XIIIème siècle, l'auteur bavarois Wolfram von Eschenbach, dans son Parzifal, récupère la légende primitive et la dénature, faisant du Graal une pierre tombée du ciel, gardée par des "Templiers", choisis selon la pureté de leur race. C'est l'origine de toute une tradition raciste, ou "nordique", mêlée à la légende de Thulé qui, par le biais du Parsifal de Richard Wagner va alimenter les fantasmes de certaines sociétés secrètes, la Golden Dawn britannique (à laquelle appartenait Bram Stoker, l'auteur de "Dracula", et G. Yeats, le promoteur de l'indépendance irlandaise par le biais des anciens mythes celtiques) puis, à travers les "Illuminés de Bavière" et la "Sainte Vehme", l'étrange société Thulé qui fut à l'origine du nazisme et influença Heinrich Himmler, grand-maître de la Gestapo et de l'épuration ethnique, qui avait le texte de Wolfram von Eschenbach sur sa table de chevet, qui fit rechercher le Graal (à Montségur et à Montserrat notamment) et voulut établir un château du Graal à l'usage des S.S. dont il était le tout puissant seigneur.