L'Ingénieur culturel
"Outrageously funny novel" s'exclamait la critique anglaise en 1960, lors de la parution de ce roman acide où le protagoniste du titre fait des ravages dans le milieu ouvrier où il sévit. Le séduisant, le parfaitement bien élevé, l'irrésistible Dougal Douglas est engagé par un industriel de Peckham Rye, quartier ouvrier de Londres, pour "élargir l'horizon culturel" de ses employés, et il ne s'en prive pas. Grâce à lui, Peckham Rye et ses habitants connaîtront l'horizon élargi des larmes, de l'absentéisme, de l'imposture, du chantage, de la violence et du meurtre. Mais ces cadeaux, Dougal Douglas les fait avec une si agréable désinvolture, et son rire est si charmeur - quoiqu'un peu inquiétant, tout de même, surtout si l'on songe aux deux bosses qui poussent de chaque côté de son front, et à son épaule droite qui est légèrement plus haute que la gauche - qu'on les accepte de bonne grâce ! Sa tâche accomplie, Dougal s'en ira, laissant ses victimes à la fois soulagées et secrètement inconsolables.