Johnny Chien Méchant
Dans le chaos d'une guerre civile avec déplacements massifs de populations, colonnes de réfugiés sur les routes et le lot habituel d'accompagnateurs plus ou moins bienveillants (organisations humanitaires, journalistes, coopérants qu'il faut évacuer, etc.), deux adolescents racontent ce qu'ils vivent. L'un, un jeune garçon (Johnny, qui prendra plusieurs noms de guerre dont celui de Chien méchant) est membre d'une milice. Il tue, viole, pille et assume crânement (et avec naïveté) comme d'autres enfants-soldats le rôle de bourreau, ne comprenant pas que lui aussi est une victime, même dans des situations cocasses. L'autre est une jeune fille (Laokole), qui se sait victime mais regarde les choses avec lucidité, avec distance et même une certaine philosophie malgré tout ce qu'elle vit.
Le récit est conduit à deux voix, comme une fugue où les deux "héros" racontent les mêmes événements, chacun avec son regard, vivent parfois les mêmes événements dans un même espace physique, sans se croiser, s'éloignent, se rapprochent, se suivent et se poursuivent, jusqu'à la scène finale de la confrontation où ils se retrouvent enfin face à face.