La guerre, l'Amérique
Une petite fille grandit. Son grand-père est aveugle. Il avait dix-neuf ans quand l’obus l’a touché. Il a perdu les deux yeux et une main et ne parle jamais de la guerre.
Son autre grand-père, lui, est une gueule cassée : un éclat a atteint la tempe et fracassé la mâchoire. Tous deux portent leurs blessures sur le visage et quand elle les regarde elle voit la guerre.
Cette petite fille a une enfance de rêve — une enfance où elle peut rêver. Elle contemple le monde, invente des paysages, brouille les personnages. Elle appelle ça son dialogue secret. Elle a parfois cinq ans et parfois dix, elle va jusqu’à vingt et puis après elle n’a pas d’âge. Elle a une enfance heureuse. On pourrait dire une enfance dorée. Un papa, une maman, des frères, des chiens, des grands-parents et même des arrière-grands-parents, des cousins, des tantes, des oncles, un vélo, des patins à roulettes, des poupées, la guerre et l’Amérique.
La Guerre, l’Amérique est une superbe auto-fiction construite autour du personnage de la narratrice et de son grand-père, de l’opposition constante entre la vie et la mort, la guerre et l’espoir fou d’un autre monde incarné par l’Amérique.