Journal des Lointains, N° 5 :
" À six heures, les mâchoires des freins font un boucan d'enfer. Le train finit par s'arrêter le long du quai. Le ciel est bâché, gris, sans la moindre fente. La gare, pourtant monumentale, fait peine à voir. Dehors, c'est la même impression lugubre, la chaussée défoncée qui luit sous les phares des Jigouli cabossées, des flaques d'eau, des trous d'eau, une eau grise. Bienvenue à Vologda. " ( Bernard Chambaz, " Petit voyage d'Arkhangelsk à Astrakhan ".)
" Une personne de la minorité Palaung m'accompagne le long de la grande rue. Nous passons devant le bureau du Mouvement de libération Palaung. Ce groupe indépendantiste, me précise mon guide, était actif jusqu'à il y a deux ans, puis a rendu les armes. Le bureau est fermé. Dans la presse birmane, quelques éditoriaux saluent la reddition de divers groupes indépendantistes. Ces derniers, déclare-t-on, sont accueillis avec "chaleur" au sein de la nation unie. Avec tout autant de "chaleur", quand le besoin s'en fait sentir, les forces armées rasent des villages - de la minorité Karen, par exemple -, violent les femmes et mettent la population locale aux travaux forcés. " (Henri Marcel, " Parole de Bouddha, parole de soldat ".)
" Enfin, le Navarino appareilla. Si, à cet instant, j'avais su ce que j'allais endurer avant d'arriver à bon port trois jours plus tard, mon impatience en aurait été, à coup sûr, sérieusement réfrénée. " (Ricardo Uztarroz, " Retour à Robinson ".)