Existences (les)
Il n'est pas facile de parler des dessins de Mélanie Delattre-Vogt, car ce sont eux qui parlent, et ce qu'ils nous disent nous empêche de parler : il faut voir, voir pour y croire. Tout se passe non pas dans l'espace de la feuille de papier, mais dans l'espace du dessin lui-même, à l'intérieur de son contour. Hors de lui, il n y a pas de décor, pas de paysage, pas d'arrière-plan. L'action se déroule minutieusement dans l'entrelacé des traits de crayon, parfois avec l'intervention de la couleur aquarelle ou sang, et nous découvrons soudain une savante construction d'états d'âme, de mémoire, de parodies, d'accidents, comme un voyage intense, une destination à la fois lointaine et si familière.
À l'occasion de sa participation au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et au Palais de Tokyo en juin prochain, les Cahiers dessinés proposent de découvrir cette très jeune artiste, originale et obstinée, qui a su très tôt faire du dessin son langage, avec une méticulosité exceptionnelle, en ouvrant des portes nouvelles à notre imaginaire.