De cape et de larmes
Pétersbourg, 1920. Le nouveau régime contraint Ariane et Sacha, deux soeurs, à vivre avec leur père dans une précarité insupportable. Les jours s'écoulent dans l'ennui et la nostalgie du passé. Lasse de cette existence, Ariane décide de suivre Samoïlov, un théâtreux marié, et laisse à Sacha, la narratrice, le soin d'en avertir leur père. Vingt ans plus tard, à Paris, Sacha retrouve Samoïlov, qui revient du goulag. Ariane est morte. Cette rencontre fait éclater toute la tristesse et l'absurdité de leur destin. Irrésistible de vérité, De cape et de larmes est étincelant dans l'écriture, éblouissant dans la brièveté.
La jeunesse, ce sont les fleurs, l'amour, la beauté. Ce matin rose de la vie, Sacha ne l'a pas connu. Petite fille anguleuse, devenue trop rapidement une femme sans âge, elle quitte une Russie exsangue pour une existence crépusculaire à Paris. Au fond de son coeur, toutefois, brillant comme une étoile, le souvenir d'Ariane. L'enchaînement des malheurs l'a conduite au loin, près de Samoïlov, homme de théâtre, hasardeux. Qu'est-elle devenue, sa soeur, vive comme l'oiseau, comme le vent ? Perdue dans la tourmente ? 1920-1942. Existence sans passion, sans vie... Sacha retrouve Samoïlov, échappé du goulag. Lui revient alors ce poème composé par lui, La cape trouée. Vêture du roi Lear, courant à travers la tempête, symbole de partage et d'amour. Promesse d'espoir ?