J'habite dans la télévision
Rebondissant sur le fameux propos de Patrick Le Lay, président de TF1 : « Pour qu'un message publicitaire soit perà§u, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible. Ce que nous vendons à Coca-Cola c'est du temps de cerveau disponible », la narratrice qui se définit comme « la sentinelle » décide de se livrer à une expérience pour comprendre comment se fabrique exactement et concrètement la mise en disponibilité du cerveau humain le « neuromarketing ». Son projet est simple : pendant vingt-deux mois, être soumise à la télévision du lever au coucher.
Le résultat ne se fait pas attendre : la narratrice ne tarde pas à constater que son point de vue change ; que son cerveau et son corps se modifient ; que se mettent en place certaines préférences gustatives ; que sa perception des autres s'oriente de celle d'un être humain observé à celle d'un cobaye de laboratoire ; qu'enfin apparaît peu à peu en elle le sentiment d'être dans la télévision ! L'expérience sera-t-elle irréversible, pour elle comme pour notre société ? C'est à craindre, si l'on en croit le rapport tout à fait officiel qui ferme le livre.