Le souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire
Vingt siècles de christianisme ont fabriqué un corps déplorable et une sexualité catastrophique.
A partir de la fable d'un Fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme. un mythe nommé Jésus a servi de premier modèle à l'imitation : un corps qui ne boit pas. ne mange pas, ne rit pas. n'a pas de sexualité - autrement dit un anticorps. La névrose de Paul de Tarse. impuissant sexuel qui souhaite élargir son destin funeste à l'humanité tout entière. débouche sur la proposition d'un second modèle à imiter : celui du corps du Christ.
à savoir un cadavre. Sur le principe de cette double imitation. un anticorps angélique auquel on parvient en faisant mourir son corps au monde. les Pères de l'Eglise. dont saint Augustin. développent une théologie de l'éros chrétien : un nihilisme de la chair. Le modèle de jouissance devient le martyr qui jouit de souffrir et de mourir pour gagner son paradis. Une seconde théologie de l'éros chrétien passe par Sade et Bataille.
Deux défenseurs de l'éros nocturne chrétien : identité de la souffrance et de la jouissance. mépris des femmes. haine de la chair, dégoût des corps. volupté dans la mort. L'antidote à ce nihilisme de la chair se trouve dans le Kâma-sûtra, un antidote violent à La Cité de Dieu d'Augustin. Sous le soleil de l'Inde. l'érotisme solaire suppose une spiritualité amoureuse de la vie. l'égalité entre les hommes et les femmes.
Les techniques du corps amoureux. la construction d'un corps complice avec la nature. la promotion de belles individualités, masculines et féminines. afin de construire un corps radieux pour une existence jubilatoire. Le Souci des plaisirs raconte l'obscurcissement chrétien de la chair, et propose une philosophie des Lumières sensuelles.