Puy du Fou - La grande trahison

Auteur : Christine Chamard
Editeur : Max Milo

C'est aussi la révélation d'une confiance trahie. Celui qui se proclamait en 1978 « le premier des bénévoles » a mis progressivement en place, à son profit et à celui de l'un de ses fils, un montage financier parfaitement légal mais qui constitue une véritable escroquerie morale.
Beaucoup de gens croient que Philippe de Villiers, créateur de la Cinéscénie et du Grand Parc, est, depuis le début, le propriétaire du Puy du Fou. Il n'en est rien. Le Puy du Fou appartient, pour quelques mois encore, à l'Association créée en 1977 et qui réunit l'ensemble des bénévoles du site.
La force du récit de Christine Chamard est de démontrer comment ces mêmes bénévoles ont été progressivement dépossédés de leur bien.
Les dizaines de témoignages qu'elle a recueillis auprès de ceux qui ont participé aux débuts de l'aventure, qui ont donné sans compter au Puy du Fou leur temps, leur argent, leur ardeur et leur ingéniosité, et qui ont accepté de lui expliquer les raisons de leur déception, voire de leur démission ou de leur éviction, donnent de la chair et de l'émotion à ce qui n'est pas une simple et froide enquête financière.
Plutôt un voyage au coeur de la « grande famille » du Puy du Fou, comme on l'appelait à l'époque. Créé en 1978, reconnu dans le monde entier pour la qualité de ses spectacles, le Puy du Fou doit tout à ses bénévoles de la première heure. Sans leur abnégation, sans leur dévouement, sans leur mobilisation derrière Jean-Marie Delahaye, leur président pendant près de 30 ans, sans les bénéfices dégagés les dix premières années et entièrement réinvestis dans le projet associatif, jamais le Grand Parc n'aurait pu voir le jour.
En toute logique, ce dernier leur appartenait. Procédant par petites touches, Philippe de Villiers et son fils Nicolas, imposé en 2004 comme président de l'Association, ont méthodiquement affranchi le Grand Parc de la tutelle exercée par les bénévoles, marginalisé la part de ces derniers puis encouragé l'apparition de nouvelles entités à l'intérieur du groupe. Coupant les têtes, écartement sans ménagement ceux qui risquaient de se mettre en travers de leur route, ils ont, en toute discrétion, suscité l'apparition d'une nouvelle société, Puy du Fou Stratégie, qui assure à leur famille le pouvoir et bientôt la propriété de l'ensemble du groupe.
Les Puyfolais ont perdu en moins de dix ans la majorité de leur patrimoine. L'exclusion en 2009 de Bruno Retailleau, ancien bras droit de Philippe de Villiers, aussi bien au Puy du Fou qu'au Conseil général, a entrainé le départ de plusieurs centaines de bénévoles, écoeurés. Les pionniers de l'aventure- du moins ceux qui s'en sont rendus compte - assistent impuissants à l'écroulement de leur monde. Le château du Puy du Fou lui-même a changé de mains. Il appartient depuis 2015 à la SAS Grand Parc du Puy du Fou, elle même contrôlée par la famille Villiers.

19,90 €
Parution : Avril 2019
317 pages
ISBN : 978-2-3150-0888-9
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