L'ardeur des pierres
Une femme a le projet d’un voyage au Japon. Lors d’une conversation, l’un de ses collègues porte sur cette décision un regard négatif. Selon lui, Sidonie sera là-bas singulièrement trop étrangère.
Quelque temps plus tard, à Kyoto, l’hiver est arrivé. Seul en pleine nature, un homme cherche quelque chose sous la neige. Avec difficulté, il dégage une pierre, en déniche une seconde, les cache l’une et l’autre à l’arrière de sa camionnette. Cette expédition semble suspecte : ces pierres sont des kamo-ishi.
Prudemment Kanto regagne la ville, craignant d’être vu comme lorsqu’il s’était introduit dans une maison pour contempler, fasciné, la photographie d’une oeuvre d’Isamu Noguchi.
Kanto est jardinier, il compose des paysages dans la pure tradition japonaise. Qu’il puisse s’approprier des kamo-ishi est inimaginable.
Au-dessus de chez lui vit un homme de son âge. Kanto ne l’apprécie pas. Mais, entre ces deux solitaires, un double lien s’immisce soudain : le charme d’une femme à l’inédite apparence et la figure tutélaire d’Isamu Noguchi.
Entre l’incarnation du désir et celle de la création artistique, dans ce pays aux jardins immobiles, s’annoncent d’étranges métamorphoses… Roman de l’apprivoisement de l’autre – mais aussi de soi – dans la fréquentation permanente du sacrilège, L’ardeur des pierres distille et impose un charme progressivement dévorant, tout en humour discret et subtil envoûtement.