Vent de sang
Le premier mort s’appelle Grossmann. Meurtre ou accident, l’affaire serait banale si l’homme n’était pas le veilleur de nuit de la société WindPro qui s’apprête à construire sur le Taunus un parc d’éoliennes, un projet combattu par une association de riverains. Deux hommes ont pris la tête des opposants : Ludwig Hirtreiter, qui refuse de céder une prairie nécessaire à WindPro malgré l’offre très généreuse de trois millions d’euros qui lui est faite ; et Jannis Theodorakis, sous couvert d’écologie. La confrontation est âpre, et lors d’une réunion consacrée au projet, une rixe éclate. Une femme décède. Le commissaire Oliver von Bodenstein, présent, est blessé. La situation ne cesse de s’envenimer et, bientôt, un deuxième meurtre est commis. Entravés par la duplicité des protagonistes prompts à dissimuler leurs motivations profondes derrière la commode façade de convictions éthiques ou morales, Bodenstein et Pia Kirchhoff doivent faire face au vent meurtrier qui semble s’être abattu sur la région du Taunus.
Sur fond de débat autour de l’avenir du climat, Nele Neuhaus compose une fois encore un roman policier d’une maîtrise remarquable. Des données trafiquées par les climatologues aux intérêts mercantiles d’hommes d’affaires sans scrupules, elle met en scène des personnages profondément ambigus dans une société en totale perte de repères.