Gilead
En 1956, sentant sa fin prochaine, le révérend John Ames rédige à l'attention de son très jeune fils une longue lettre en forme de méditation, seul héritage que sa pauvreté matérielle l'autorise à transmettre. Ames avait lui-même pour père un prêcheur de l'Iowa et pour grand-père un pasteur engagé, durant la guerre civile, dans la lutte pour l'abolition de l'esclavage. En rapportant les tensions dont il fut le témoin entre l'ardent pacifisme de l'un et l'activisme belliqueux de l'autre, le révérend Ames évoque au fil des pages le lien sacré qui, entre tendresse et inévitables conflits, unit les pères aux fils. De l'exercice du souvenir aux illuminations, des défaites de l'esprit à ses incertaines victoires, des enivrements de la chair ou des errements du coeur aux vertiges du mysticisme, c'est dans une langue aussi émouvante qu'inspirée que l'ultime sermon du révérend Ames élève à l'étrange grâce de vivre un hymne superbe, ample comme le pays dont il narre, à sa façon, l'histoire, bouleversant comme une prière.