A toi
Un coeur dessiné au rouge à lèvres, transpercé d’un “je t’aime” et signé “À toi”. Il n’en faut pas davantage à la perspicace Inés pour découvrir que son mari la trompe, puisque, bien sûr, À toi ce n’est pas elle…
Drapée dans sa dignité, elle sauve les apparences mais n’en exerce pas moins une vigilance active. C’est ainsi qu’elle surprend une conversation téléphonique sans équivoque et décide de filer discrètement le mari volage. Elle assiste alors impuissante (et soulagée ?) à l’assassinat d’À toi par les mains de son doux et, d’ordinaire du moins, si prévisible Ernesto qui vient de se défaire de sa secrétaire. Et l’auteur de déployer un thriller tragicomique addictif, avec une femme au bord de la crise de nerfs, prête à toutes les audaces pour éviter l’humiliation publique des femmes bafouées. Surtout ne jamais ressembler à sa pitoyable mère.
Pendant qu’elle sillonne la ville de Buenos Aires, sanglée dans un ravissant tailleur de soie beige, subtilisant sans vergogne des pièces à conviction ou interrogeant habilement de présumés témoins qui n’ont rien vu, sa fille adolescente semble de bien méchante humeur. Se pourrait-il qu’elle ait des soucis autrement plus préoccupants ?
Un portrait au vitriol des vicissitudes de la vie domestique dans la classe moyenne argentine.