L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle
Août 1870, l’armée impériale est pulvérisée, le trône renversé, le territoire envahi. L’effondrement instantané du Second Empire abasourdit l’Europe entière ; il inaugure pour la France un siècle de déclin.
On a beaucoup glosé depuis, mais, dans cette avalanche de commentaires, rien sur l’Empereur. Rien, sinon cette sempiternelle rengaine d’un souverain défait, errant sur les champs de bataille en quête d’une mort qui lui épargnerait le déshonneur. Cependant, Napoléon III incarne ici le parfait héros des tragédies classiques. La prémonition du désastre, les souffrances physiques qu’il endure et la cruauté de ses relations avec l’impératrice soutiennent une tension dramatique qui s’installe dès le début de la crise.
Un règne s’alanguit sous le soleil de l’été, et soudain bascule dans une folle course à l’abîme. On croirait un roman ; ce n’est qu’une tranche d’histoire.