La fille de Souslov
Amran a quitté Aden pour la France au milieu des années 1970 en tant que boursier. À l'époque, son pays s'appelait la République démocratique populaire du Yémen et se présentait comme le phare du «socialisme scientifique» dans la péninsule Arabique. Après plusieurs années passées en France, affecté par la perte de sa femme française qu'il aimait passionnément, ayant perdu ses illusions de jeunesse, il rentre dans son pays, désormais uni au Yémen du Nord, et s'y sent totalement étranger. Il rencontre par hasard à Sanaa une prédicatrice salafiste en niqab, et il est abasourdi de reconnaître en elle son amour d'adolescence, Hâwiya, la fille d'un grand dirigeant du parti socialiste, surnommé Souslov, du nom de l'idéologue du parti communiste soviétique. En renouant avec elle, il parvient à comprendre les méthodes de recrutement du mouvement salafiste, son mode de fonctionnement et ses relations équivoques avec la dictature militaire. Quand éclate en février 2011 le «printemps» yéménite, il est dans la rue avec ses rêves de changement démocratique, mais les salafistes sont là aussi, et ils attendent leur heure de gloire...