Les innocents et les autres
Années 1980. Deux apprenties cinéastes ayant grandi ensemble sur les collines de Los Angeles se lancent l’une dans des comédies à succès teintées de féminisme, l’autre dans la réalisation de documentaires provocateurs et exigeants. Éternelle complice de l’om brageuse Meadow, Carrie est l’ange gardien de son amie et la première spectatrice de ses tentatives pour capturer l’essence du monde, du mouvement, de la lumière. Mais bientôt, Meadow, l’artiste rebelle, se laisse entraîner par le désir d’en découdre avec le vivant. C’est ainsi qu’elle va un jour débusquer sa parfaite victime en la personne de Jelly.
Ex-malvoyante, cette quinquagénaire passablement abîmée s’est fait une spécialité non lucrative d’engager au téléphone, depuis son minable appartement, de longues conversations avec des hommes en mal de communication, qu’elle séduit, au sens fort, par la qualité de son écoute jusqu’à ce jour fatal où, contrevenant à toutes les règles qu’elle s’est fixées, elle tombe amoureuse de l’un de ses interlocuteurs réguliers. De sa vertigineuse histoire d’amour téléphonique, Meadow veut tirer son chef-d’œuvre, et ce au prix d’une manipulation qui met en péril l’équilibre même de son innocent modèle…
Hommage au 7e art, interrogation sur l’identité et sur l’origine du geste créateur, Les Innocents et les Autres est à ce jour le plus ambitieux, le plus accompli et le plus envoûtant des romans de Dana Spiotta.