Dans le couloir
À Eugène et Samuel qui incarnèrent dans le monde, au mitan du cruel XXe siècle, le théâtre en majesté, ce qui eut pour conséquence d’inciter une foule d’ignares illettrés à écrire des pièces dites du théâtre de l’absurde avant de s’apercevoir que ce n’était pas votre théâtre qui était absurde mais la vie même.
Souffrez, messieurs, que l’un de ces attardés égarés vous offre cet obscur couloir qui ne mène qu’en coulisse. Souffrez également que ce dit couloir ne soit qu’un énième avatar de vos "Chaises" magiques et de votre immortel "Godot".
Pour permettre la déambulation des deux protagonistes, j’ai rangé les chaises dans la cuisine et coincé Godot dans sa chambre d’enfant. Que ce modeste et obscur couloir soit le gage de ma reconnaissance éternelle et de mon admiration indéfectible,
Jean-Claude Grumberg