Ceux qui partent
Tout ce que l’exil fissure peut ouvrir de nouveaux chemins. En cette année 1910, retenus un jour et une nuit sur Ellis Island, aux portes de New York, ils sont une poignée à l’éprouver. Il y a Donato et sa fille Emilia, les lettrés italiens, Gabor, l’homme qui veut fuir son clan, Esther, l’Arménienne épargnée qui rêve d’inventer les nouvelles tenues des libres Américaines. Tous sont confrontés à l’épreuve de l’attente. Ensemble. Face à l’intensité de ce temps suspendu.
Il y a aussi Andrew Jónsson, le New Yorkais. Dans l’objectif de son appareil, ce jeune photographe amateur tente de capter ce qui lui échappe depuis toujours, ce qui le relierait à ses ancêtres, émigrants eux aussi. Quelque chose que sa famille riche et oublieuse n’aborde jamais.
À chacun, dans cette ronde nocturne, ce tourbillon d’énergies et de sensualité, de tenter de trouver la forme de son exil, d’inventer dans son propre corps les fondations de son nouveau pays. Et si la nuit était une langue, la seule langue universelle ?