Désir pour désir
Venise, 1750. Dans les rues de la Sérénissime, poètes, peintres, graveurs et musiciens se croisent dans la brume des fins de nuits l anguissantes du Carnaval. Amerigo, violoncelliste non voyant élevé à l’Ospedale della Pietà – qui recueillait alors les orphelins et les indigents – se rend au bras de Camilla, femme adorée qui n’a pour lui qu’une affection fraternelle, dans l’atelier du graveur et mondain de la cité qu’on nomme le Maestro. Mais dans les odeurs de cuivre mordu et d’encre, c’est le jeune apprenti Antonio qui va croiser le regard de Camilla. Et en être à jamais bouleversé.
Roman sensuel, écrit par touches, Désir pour désir compose un tableau perceptible autrement que par la vue, fait d’odeurs et de musique. Au gré des rencontres, des parties de cartes et des jeux de masques se déploie, se dévoile, une ville un peu sorcière, parfois cruelle, rongée par sa trop grande beauté.
Mathias Enard explore ici le territoire vénitien comme nouveau motif littéraire, et fait dialoguer les arts et les amours passionnées dans un grand embrasement.