Le Silence
Par un dimanche soir de 2022, cinq amis ont prévu de se réunir pour regarder le Super Bowl. Soudain l’écran de télé devient noir et toutes les connexions numériques se coupent. Une catastrophe semble avoir frappé le monde autour d’eux. Alors, dans le huis clos de l’appartement de Manhattan, les mots se mettent à tourner à vide. La vie s’échappe. Et le silence s’installe.
Avec ce roman resserré et incisif écrit au crépuscule de la décennie 2010, Don DeLillo – souvent prémonitoire – propose un troublant arrêt sur image dans un monde hyperconnecté, pourtant si solitaire.
Il est ici suivi d’un court texte rédigé quelques années plus tard, lorsque la prophétie du pire a eu lieu. Une sorte de tableau hopperien dans lequel l’immense écrivain, scotché à sa fenêtre-écran, se laisse aller à l’expérience d’un printemps qui tarde à revenir, du bruit qui surprend, des êtres qui s’évitent encore lorsque, épars, ils se croisent à nouveau sur les trottoirs d’une mégalopole. Et fait l’amer constat de sa propre métamorphose.