Triplicata, suivi des Vies en abyme
Qu'est-ce qui articule nos vies ? Qu'est-ce qui en modifie le cours ? Stéphane Bret tente de répondre à ces questions en mettant en scène dans le premier recueil Triplicata trois versions de la vie d'un jeune homme, dans un style volontairement désuet, comme pour marquer l'aspect roman d'apprentissage de ces textes. La dénomination du personnage, S., est un clin d'oeil à Kafka, qui désigne K., le héros du Procès. Les personnages du second recueil Des vies en abyme sont en proie à des débats intérieurs, des interrogations qu'ils portent les uns sur les autres : René Lecerf s'interroge sur ce qu'est une bonne Justice, Farida sur ses origines, Céline Travis, sur sa vie sentimentale bancale et son homosexualité de moins en moins latente. Chacun reformule ou réécrit ses propres souvenirs, à son avantage, craignant d'être pris en défaut par la vie. Pourtant, cette tentative d'auto-dissimulation de leurs failles les plus intimes s'effacera au profit de leur quotidien : un repas amical juste avant les fêtes de Noël.