La zone verte
Editeur : Bernard Pascuito (Editeur)
Leguen, « peintre en lettres » au chômage, traîne au hasard dans la grande banlieue, « zone verte que Paris ronge lentement ». Près de Pontoise, il loge à l’auberge du Mont-Rouge, où on l’embauche pour la repeindre. Les clients sont des camionneurs, des terrassiers qui travaillent à la construction de nouveaux lotissements. Leguen esquisse une idylle avec Marthe, la femme du propriétaire du Mont-Rouge, avant de repartir brusquement pour Paris. Après un bref et inutile retour à l’auberge, un an plus tard, il rentre finalement à Paris, anonyme parmi les anonymes : « Personne ne le regarde. Chacun peut se reconnaître en lui, comme lui-même en chaque passant. »
Dabit avait peint en 1925-1926, quand la peinture était son métier, ces mêmes paysages de la banlieue et de l’Île de France : Bords de l’Oise à Vauréal. L’Auberge rouge à Boisemont qui sert ici de décor au « Boismont » de La Zone verte.
Dans ce dernier roman, publié un an avant sa mort en 1936 au cours d’un voyage en U.R.S.S. où il accompagnait André Gide, Dabit a mis en scène un héros proche de l’homme qu’il était alors, dans son découragement et aussi son désir de vivre libre malgré tout. Avec des mots simples, il saisit ces années de l’avant-guerre, lourdes de menaces. Pour son lecteur d’aujourd’hui, c’est un témoignage touchant sur un monde disparu.