La Conversation
Les Tuileries en l’hiver 1803-1804. Bonaparte songe à fonder une nouvelle dynastie. À travers une conversation imaginaire entre le Premier Consul et le deuxième consul, Cambacérès, Jean d’Ormesson saisit cet instant où l’ambition se fait histoire. Il explore la tension entre l’esprit révolutionnaire républicain et le désir de puissance. Si tous les mots prêtés à Bonaparte ont bien été prononcés par lui, l’auteur forge ce dialogue fictif, où l’on voit la république se préparer à monter sur le trône. « Il y a des moments où l’histoire semble hésiter avant de prendre son élan : Hannibal quand il décide de passer les Alpes avec ses éléphants pour frapper Rome au coeur ; César sur les bords du Rubicon ; le général de Gaulle à l’aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l’avion qui va l’emmener vers Londres, vers une résistance qui peut paraître sans espoir.
C’est un éclair de cet ordre que j’ai tenté de saisir : l’instant où Bonaparte, adulé par les Français qu’il a tirés de l’abîme, décide de devenir empereur. »