Le blanc va aux sorcières
« Le blanc va aux sorcières, une couleur à porter de manière à ce que toutes les autres couleurs puissent vous pénétrer, que vous puissiez les utiliser. »
C’est une mystérieuse maison d’hôtes, sur les falaises, près de Douvres. Une maison vivante, magique, plus grande qu’on ne le croit, avec ses fenêtres comme de drôles d’yeux carrés, fatigués, son ascenseur déglingué, ses corridors, son escalier qui aboutit toujours dans la cuisine au clair de lune. Avec malignité, elle déploie ses charmes pour chasser ses habitants : Luc, le père et maître de maison depuis la disparition en Haïti de son épouse, la belle Lily Silver, plus précieuse que l’or ; la Grand Anna à la chevelure très blanche qui dévalait en masse sur ses épaules ; Sade, l’étrange gouvernante, gardienne des voix du passé ; la teinte invariable des yeux gris de Miranda qui entretient un lien si fragile avec la réalité et son jumeau Eliot ; enfin la belle et sensuelle Ore qui fait éclore le désir.
Entre modernité et héritage classique, dans les pas des sœurs Brontë, d’Henri James ou d’Edgar Poe, Helen Oyeyemi, jeune auteur prodige, récompensée par le prix Somerset Maugham, nous offre avec Le blanc va aux sorcières un conte gothique et hypnotique, à la Tim Burton, et renouvelle le récit de la maison hantée, inscrivant les frissons qu’il provoque au cœur même de notre époque.