La Trilogie urbaine - tome 1 On a mangé Zidane (01)
Une grande ville, trois personnes qui se côtoient sans jamais se voir, trois histoires qui se croisent sans jamais interférer, trois petits drames qui passeront inaperçus. Voici les mots clés de cette “trilogie urbaine” dont chaque titre aurait pu s’intituler Entassement, Isolement et Ségrégation. Fruit de l’agglomérat mécanique des hommes et de leur incapacité à vivre ensemble, lieu ou plus qu’ailleurs, le “chacun pour soi” semble dominer toutes les autres règles, la ville ou la communauté urbaine est le lieu de toutes les confrontations, mais également l’endroit ou tout est possible. C’est ainsi que Vincent, adolescent lunaire et mélancolique, Mamie, vieille dame au grand coeur et Franck, jeune homme volontaire et travailleur, vont, au même moment bien que dans des circonstances totalement différentes, récolter les fruits pourris que d’autres avaient planté.
Vincent est un jeune homme tout juste sorti de l’adolescence, sensible et discret. Issu de l’immigration italienne, il vit avec le reste de sa famille (ses parents et son frère et sa soeur) dans l’un des nombreux appartements de la grande cité dortoir et périphérique. N’ayant pas pu aller bien loin dans les études, Vincent à toutefois trouvé du travail dans un restaurant “fast food” ou, à longueur de journée, il compacte les poubelles en sous-sol dans une ambiance pour le moins délétère. Son seul plaisir, c’est dans sa minuscule chambre qu’il le trouve quand, le soir, il retrouve tous les animaux qui y vivent. S’y côtoient des poissons, des souris, des oiseaux et surtout, Zidane. Zidane, c’est un lapin, seul compagnon de Vincent. Mais voir son fils aîné chérir un stupide lapin peut amener un père écrasé sous le poids de l’ennui et de l’entassement, épuisé par une situation sociale inextricable, à vouloir brusquer le passage à l’âge adulte de façon un peu trop abrupte… D’ici à ce que Zidane passe à la casserole…