Economie politique N°34 : La gauche face à la mondialisation : quelles politiques une gauche française au pouvoir devrait-elle mettre en oeuvre pour répondre aux défis de la mondialisation?
Les futurs historiens se pencheront sûrement sur ce numéro avec intérêt : à la veille d'échéances électorales d'importance, la plus grande partie de la gauche française s'y exprime sur ce qui fonde ses valeurs, nourrit ses inquiétudes et définit les principes de ce que devrait être son action politique. On peut en tirer trois enseignements. La gauche actuelle est résolument internationaliste. Par principe et par des propositions concrètes, les économistes de la gauche situent l'efficacité des politiques progressistes au niveau international. Cet internationalisme est le plus souvent d'abord un européanisme. Fidèle aux socialistes libéraux du début du siècle dernier, à Blum ou aux fondateurs de gauche de l'idée européenne (Altiero Spinelli...) la gauche d'aujourd'hui réclame plus et surtout mieux d'Europe. La gauche actuelle est résolument écologiste. A côté de la lutte contre la monté des inégalités et de celle pour une maîtrise de la finance internationale, dont elle Craint tes déséquilibres, le souci de répondre à la dégradation de la situation de la planète s'est imposé comme le troisième pilier de l'action de la gauche. Chez les Verts, bien entendu, mais pas uniquement. Enfin, la gauche actuelle croit à l'efficacité des politiques nationales. Elle est européenne et internationaliste, ce que renforce son écologisme, mais le domaine d'action politique national reste considéré comme pertinent. Les Etats n'ont pas disparu avec la mondialisation et toutes les propositions pratiques énoncées se déclinent d'abord au niveau d'un pays. C'est, finalement, une gauche française optimiste que révèle ce numéro, une gauche qui nous dit que l'on doit et, surtout, que l'on peut réguler les effets de la mondialisation économique. Christian Chavagneux