Littérature monstre : Etudes sur la modernité littéraire
Littérature monstre : parce qu'il s'agit ici de la littérature dans les formes excessives qu'elle commence à prendre à la fin du XIXe siècle. Dans son désir d'absolu, le texte aspire à la monstruosité, sous la forme du détachement de tout, valeurs, humanité, sens même. Et dans la mesure où il s'agit encore de représenter l'humain, ce n'est plus que sous la forme de ce « monstre incompréhensible » dont parle Pascal.
Il est question de loufoquerie, de labyrinthes, de doubles, d'îles étranges. Il est question, de Gracq, Mallarmé, Nerval, Borges, Kafka, Jean Lorrain, Schwob, Georges Fourest, Tristan Derème, André Frédérique, Claude Louis-Combet, Pierre Michon, Allais, Erik Satie, Vialatte, Huysmans, de l'étrange Francis Poictevin, de psychiatres de la belle époque et de créateurs d'opérettes dans des asiles de fous : des montreurs de singularités, dont le mystère résiste obstinément. Ils n'en tirent pas des lois générales. Ils en font des objets de désir, de fascination, d'amour ou de répulsion. Ils en mettent en scène, par le langage, le caractère irréductible.