Le Vicomte
Personnage Balzacien, Arnaud Montebourg est un ambitieux, évoluant au gré des changements de société qu'il pressent instinctivement. De son fief de la Bresse à l'Assemblée nationale, des plateaux de télévision aux meetings, il aime être vu, écouté, admiré, bref, il veut exister. Pourfendeur de l'immobilisme, invoquant sans cesse une nouvelle cause à défendre, il finit par se perdre dans les méandres de ses élucubrations doctrinales.
Hâbleur et séducteur impénitent, il entraîne toujours de nouveaux fidèles. qu'il délaisse au fil de ses aventures. Florange, SFR, Alstom. À Bercy aussi, entre les mains du ministre du Redressement productif, un dossier chasse l'autre. « Montebourg gouverne de façon narcissique et superficielle », assurent ses détracteurs.
Pourtant, lorsqu'il endosse une marinière pour défendre le made in France, ce risque-tout croit sincèrement être le nouveau Colbert, capable de relancer l'industrie nationale.
Après en avoir dénoncé l'« idéologie destructrice » à l'été 2014, Arnaud Montebourg a démissionné du gouvernement avec fracas. Le troisième homme de la primaire socialiste a choisi : il n'occupe plus aucune fonction, ne possède plus aucun mandat. Pour autant, s'il passe pour un animal à sang chaud qui agit sans plan de carrière, sous l'empire de son immense ego, cette enquête montre que le « coq bressan » a la politique chevillée au corps et continue de ne rêver que d'une chose : la conquête de l'Élysée.