La reine mère
Elle est devant, dynamique et décidée, régnant sur son monde avec autorité. Lui se tient en arrière, voûté et les yeux ailleurs. Elle, c'est Bernadette, ex-première Dame de France, sainte-mère des Pièces jaunes et, détail qui compte dans le microcosme, membre du conseil d'administration de LVMH. Lui, c'est Jacques, ex-président de la République, empêtré dans les affaires, roi déchu dont les amis se font rares et les soutiens légers.
La reine-mère et le prince consort. Un vieux couple toujours présent sur la scène parisienne, populaire comme au temps de sa splendeur. À ce détail près : les rôles sont inversés. Elle a l'oreille de Nicolas Sarkozy et des jeunes ambitieux de l'UMP. Elle négocie avec le maire de Paris pour obtenir l'absolution de son mari, et elle est au mieux en Corrèze avec François Hollande. Le mari volage, l'époux « né pour commander », est désormais dans l'ombre. Sa fondation n'a pas l'aura des Pièces jaunes et une attaque cérébrale a diminué son acuité.
Les auteurs tiennent la chronique d'une revanche, le retour en cour d'une femme brillante, mais ringardisée, qui brûlait d'être autre chose que l'épouse bafouée d'un « macho mal conseillé ». Avec l'histoire de la campagne 2002, le rôle de Claude, la fille à papa, l'ascension de la « conseillère générale de Corrèze ». Le portrait surprenant d'une femme pète-sec mais soumise, frustrée mais décidée, altruiste mais jalouse de ses avantages.