De l'enfer, je reviendrai
17 janvier 2013. Charles Blé Goudé est tiré de son sommeil brutalement dans cette chambre qui le cache durant son exil. C'est la police ghanéenne qui vient l'arrêter. Sans avoir pu parler à un avocat, il est jeté immédiatement dans une cellule. Quelques heures plus tard, il sera extradé vers la Côte d'Ivoire. Il comprend rapidement qu'il doit se préparer à affronter les tortures et les humiliations que ses adversaires politiques ne vont pas hésiter à lui infliger. Sans oublier la sordide exploitation médiatique qui s'ensuivra.
Mais Charles Blé Goudé n'est pas homme à se laisser abattre. Son engagement politique lui vaudra d'être par huit fois emprisonné entre 1994 et 1999. Membre de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) au début des années 90, il gravira les échelons du puissant syndicat jusqu'à en devenir le secrétaire général en 1998. Le 26 septembre 2002, soit une semaine après le début d'une attaque armée contre la Côte d'Ivoire, il suspend ses études en Angleterre et regagne Abidjan pour organiser la résistance. À l'issue de dix ans d'un combat pacifique pour la souveraineté ivoirienne mais aussi pour la réconciliation nationale entre belligérants d'hier, Charles Blé Goudé est contraint de prendre le chemin de l'exil suite à la guerre post-électorale qui verra l'avènement au pouvoir d'Alassane Ouattara.
Charles Blé Goudé nous livre les détails de son enfer personnel : de son départ en exil à sa détention en passant par son arrestation. À travers ce témoignage, il poursuit son long combat pour sa libération et pour que la vérité éclate enfin.