Quid pro quo, N° 5, juin 2010 :
Le numéro 5 de la revue Quid pro quo vient de paraître. Il comporte trois petits livres. Le premier porte sur l'ouvrage collectif Génération MLF 1968-2008. Ce Mouvement passe, le plus souvent encore aujourd'hui, pour l'incarnation du féminisme. Croisant une version de la psychanalyse, la parrêsia antique dont Michel Foucault fit grand cas, et de multiples références, Marie-Hélène Devoisin montre dans un texte aux allures de Manifeste, qu'il n'en est rien.
Il y a quelques années de cela, le linguiste Jean-claude Milner se demandait tranquillement si il existait encore une vie intellectuelle en France. La réponse était dans la question. À l'occasion de son dernier livre, lecture peu commune de ce que fut l'aventure de la Gauche prolétarienne à laquelle il appartint, son signataire se demande si ce livre peut être tenu pour le dernier volet d'un triptyque, avec deux de ses livres antérieurs, Les Penchants criminels de l'Europe démocratique (2003) et Le Juif de savoir (2006). Dans une lecture qui déborde aussi ces trois livres, relisant Milner, Laurent Cornaz prend la balle au bond, interrogeant le statut de L'avenir. Une inattendue figure émerge de cette lecture critique.
De son côté, Hyacintha Lofé se saisit de la publication du livre de Tobie Nathan, À qui j'appartiens ? pour revisiter le parcours de T. Nathan au-delà de ces vingt dernières années, sa proximité puis finalement sa rupture d'avec la psychanalyse. Qu'en est-il de son prolongement de "l'éthnopsychiatrie" proposée par son maître Georges Devereux, avec qui finalement il rompit un samedi soir de 1981. Pour une Autre appartenance.
Ces trois essais montrent aussi, selon des voies multiples, comment la psychanalyse, si pressente aujourd'hui dans la culture, n'en réduit pas pour autant le malaise ; faisant l'objet de refus pas toujours bruyants.