Presque une conception du monde
« Pour vous, le cinéma est un spectacle, pour moi, il est presque une conception du monde » écrit Maïakovski dans Cinéma et cinéma. Le cinéma - en tant que conception du monde... ou presque - s'est historiquement constitué des relations qu'il a nouées avec des conceptions du monde extérieures au cinéma, avec les différents types de commande suscitées par l'industrie cinématographique et les autres institutions qui recourent au cinéma, avec l'évolution de ses techniques, avec les réseaux d'information et de communication, avec la place qu'il a su accorder à l'imprévisible et à la création hors normes. Les textes rassemblés ici apportent des réflexions sur ces différentes questions. C'est la nécessité de les penser ensemble qui a motivé leur regroupement : la plupart d'entre eux ont été d'abord publiés dans des revues ou dans des livres collectifs puis partiellement réécrits en vue de cette publication. L'auteur questionne les relations entre les conceptions du monde et les pratiques cinématographiques, à partir d'une analyse de l'oeuvre de David W. Griffith et de celle d'Abel Gance. Il réaffirme la disposition fondamentale du cinéma à la poésie. Il analyse certains aspects du travail de création de cinéastes comme Fritz Lang ou Georges Franju face à la commande et montre comment ont été reçues par la critique les oeuvres de Georges Franju. Enfin, de quelle façon le cinéma intègre-t-il et travaille-t-il l'imprévisible, l'actualité ? Le lecteur est invité à prolonger le travail d'articulation proposé par ce livre de montage à partir de l'ensemble des composantes qui constituent le fait cinéma.