Royaumont au siècle de l'industrie
Au nord de Paris, tout à côté de Chantilly, l'abbaye royale de Royaumont fondée par Blanche de Castille et son fils, le futur Saint Louis, a connu différentes métamorphoses depuis l'achèvement de sa construction en 1235. À la fin du XVIIIe siècle, pendant la Révolution, elle a été vendue comme bien national. Sous l'impulsion du marquis de Travanet puis de Joseph van der Mersch, elle devint entre 1791 et 1864 une usine textile importante avec différentes fonctions (filature-tissage du coton, blanchisserie de toiles, impression sur étoffes de laine et de soie). Vers 1830, ce petit centre industriel où logeaient des centaines d'ouvriers, cohabita au sein de l'abbaye avec une haute société parisienne venue développer des activités artistiques et de loisir dans une villégiature où se mêlaient ruines, bâtiments convertis en ateliers et palais abbatial. Cette quête des plaisirs champêtres a été favorisée par le développement des transports et l'arrivée du chemin de fer en 1846. Après 1864 le bâtiment retrouva une vocation religieuse avec l'installation de deux congrégations : les Oblats de Marie-Immaculée puis les Sœurs de La Sainte-Famille de Bordeaux et connut une transformation architecturale de grande envergure sous la direction de l'architecte Louis Vernier. Le livré apporte, grâce aux études et documents inédits, un éclairage très précis sur les multiples visages de Royaumont au cours de ce long XIXe siècle. Les différentes transformations architecturales entraînées par ces activités successives dessinent la silhouette si caractéristique de Royaumont, emblème d'un lieu d'exception.