Braderie des ombres
Fabrice Melquiot revient sur les lieux de son enfance et de son adolescence à travers un récit à la première personne. Il met en scène des personnages entre fiction et réalité dans un texte où affleurent sans cesse et s’entrecroisent poésie et écriture théâtrale.
"Je suis de retour à Modane après six mois d’absence. C’est mon Ithaque. Où je reviens sans y revenir, où je suis sans y être. Au fond, comme à l’étranger, l’étranger le plus étranger à soi, quand on est ailleurs, suspendu à l’étrangeté extrême de toute perception, si étrangère qu’elle devient immédiatement intime, comme si au fond, nous n’attendions que ça : la victoire d’un soi inconnu sur le soi familier. Comme si dans nos lointains délibérés, voyages du bout du monde, on venait revoir sa naissance avec d’autres yeux."