Au-delà du développement : Critiques et alternatives latino-américaines
Le développement est aujourd'hui un concept hégémonique. Symboliquement lié à une promesse de confort, de bonheur, il réduit en même temps la qualité de vie à des paramètres de croissance économique et de consommation. Il nous lie irrévocablement à un imaginaire particulier, occidental et colonial, à des outils technocratiques et à des pratiques prédatrices qui nous ont amenés aux limites de ce que la planète peut supporter. Et malgré l'importance des processus de changement en cours, ceux-ci n'ont pas réussi à se défaire de l'ancienne matrice développementiste et extractiviste. Les alternatives à cette imposition acritique du développement doivent être économiques, mais aussi politiques, sociales et institutionnelles, afin de pouvoir surmonter les déterminismes de l'État patriarcal, postcolonial et de classe. Des concepts encore largement méconnus en France tels que le buen vivir, l'État plurinational et les droits de la nature fondent tout un courant de réflexion en Amérique latine, qui décale la perspective à partir de laquelle ces questions sont habituellement articulées dans le monde occidental, qui et apporte un éclairage radicalement nouveau et délibérément multiple sur l'échec des politiques néolibérales en matière de développement. Quelles sont les transitions possibles, au-delà du développement ?