Paula Becker : La peinture faite femme
Paula Modersohn-Becker (1876 -1907), artiste peintre allemande, est l'une des représentantes les plus précoces du mouvement expressionniste dans son pays. Morte prématurément à 31 ans après avoir donné naissance à sa fille Mathilde, elle pressentait que son temps était compté et avait confié son ambition à ses proches et à son journal devenu bestseller après sa mort. Paula voulait tout : liberté, gloire, le droit de jouir de son corps et d'en jouir, d'avoir un enfant toute seule. Paris, la ville lumière, capitale mondiale de l'Art a joué un rôle de révélateur dans son art. Elle l'a fait découvrir à son grand ami le poète Rilke et y a séjourné quatre fois. Juste avant de mourir, alitée dans sa maison de Worpswede au nord de Brême, où elle vivait dans une communauté d'artistes avec son mari - le peintre Otto Modersohn -, elle n'avait qu'une hâte : y retourner. C'est la première artiste a avoir réalisé des autoportraits nus. La première aussi à avoir eu son propre musée.
« Morte dans l'anonymat, son étoile brillera le temps de l'entre-deux-guerres avant d'être aspirée dans les confins de l'Histoire de l'Art, jusqu'à ce que des universitaires américaines publient ses lettres et son journal dans les années 80. Hasard ou coïncidence, Paula est entrée dans ma vie l'année de mes trente ans et plus qu'à aucune autre, je désirais un jour rendre hommage. Qu'elle trouve en France, sous les doigts d'une artiste parisienne, la place qui lui revient, elle, inclassable pionnière de l'Art moderne, qui a rendu son corps aux femmes. »