L'homme qui ne savait plus écrire
« Un jour de novembre 2005, c'était un samedi, je me souviens très bien, ma vie a changé, radicalement. Je ne sais pas comment définir ce moment, par commodité on peut appeler cela l'accident. L'accident, donc, a de multiples facettes, mais c'est d'abord une révolution, un retour au point de départ de mon rapport au langage ».
Le philosophe François Matheron a eu, il y a plus de dix ans, un grave accident vasculaire cérébral, dont il porte les séquelles. Ce texte hors norme, écrit sur le fil du rasoir, fait ici, de l'intérieur, le récit sans concession des troubles, de la dépression et de la difficile reconquête du langage et de l'écriture. Il nous offre un rare et précieux document écrit à la première personne sur l'expérience de la maladie, mais sur, aussi, bien plus que cela : une méditation sur le langage et la pensée, le corps et la philosophie matérialiste, nourrie des lectures de Spinoza et d'Althusser.