Courts écrits sur l'art
"Lorsque Bataille écrit "sur l'art", il n'entend jamais le sur du surplomb, du sur-moi ou de la surveillance. Il écrit sur comme pour accompagner le mouvement d'un surgissement - par exemple le surgissement de l'art moderne avec Manet et de l'art en général avec Lascaux - qui est une rythmique de la surprise, du surcroît, de la surabondance, voire de la surexcitation. Comme si le regard porté vers certaines oeuvres d'art pouvait soulever le monde entier, le monde sensible s'entend, mais aussi le monde intelligible lui-même. Comme si l'art pouvait rendre toute chose suraiguë dans sa vérité même : suraiguë objectivement comme une flèche et subjectivement comme la sensation qu'elle provoque en nous atteignant. Ce que l'on regarde de haut n'est en général qu'extension. L'intensité au contraire - que visait Bataille, après Nietzsche - se regarde depuis les tréfonds d'où elle surgit ou, plutôt, qu'elle soulève jusqu'à nous." G. D.-H.