Monsieur Ho
« En Chine, on n’avait longtemps compté qu’un seul journal intime pour des centaines de millions d’individus, un petit livre rouge péremptoire et dictatorial. Monsieur Ho avait son petit livre juste à lui. Un carnet à la couverture blanche où les mots prenaient la couleur des nuages. » Monsieur Ho
Tous les matins, Monsieur Ho, fonctionnaire discret aux ordres de Pékin, met son complet taillé sur mesure, noue sa petite cravate et se rend au ministère. Une routine bien huilée, qui commence invariablement par un thé Long Jin avec sa femme. Jusqu’au jour où on lui confie une mission toute particulière : compter ses compatriotes ! Recenser 1,3 milliard de Chinois, peuple aussi disparate que passionnant, à bord de la locomotive mythique de Deng Xiaoping.
À bord de ce train tout droit sorti d’un livre d’histoire, Monsieur Ho et son fidèle chauffeur Wei Bei se lancent dans un voyage extraordinaire, à la rencontre des mille visages de l’Empire du Milieu. Ils y croisent un passeur d’herbe aux allures de chamane, un gardien de prison rêvant de s’évader, un chef de gare qui n’a jamais vu l’ombre d’un train et une photographe amoureuse du vide…
Tout à la fois roman initiatique, conte moderne et regard décalé sur un étrange pays en devenir, Monsieur Ho nous entraîne avec humour et poésie dans la Chine contemporaine, des chantiers monstrueux de Shanghai (« utopie en béton » où les gens qui construisent la ville n’ont pas de toit sur la tête) aux campagnes profondes, jusqu’aux confins de la steppe mongole peuplée de nomades, où même les rails disparaissent. Dans ce périple s’immiscent les souvenirs de Monsieur Ho et le fantôme de son père.
Le premier roman de Max Férandon nous plonge au cœur d’un pays riche de mille facettes et contradictions. Dans son voyage à la rencontre de mondes ignorés, Monsieur Ho, tel un « Petit Prince » chinois, vogue sans cesse entre noirceur et lumière.