Embarquement pour Battaffadoua/Tchao Moisy
Le récit Embarquement pour Battaffadoua correspond à une tranche de vie villageoise, une chronique du quotidien sans éclats, sans coups de théâtre mais truffée de détails piquants, de touches picturales, sonores et olfactives. Il ne comporte pas de scènes d'intérêt chronologique mais des tableaux dont l'un, central, nous montre la détresse de l'homme en butte à la vanité face à une femme solide comme un roc, pragmatique et souriante.
Ces deux figures dont on apprécie les antagonismes et les frottements nous garantissent que si le récit est porté par l'univers rural africain, sa substance est universelle et universellement ressentie par le public via un cocktail savant d'émotion et d'humour. Autour de ces figures satellisent l'instituteur et le fou - la culture et la fulgurance - l'enfant et le vieillard aussi, qui révèlent par leur complicité la complexe interaction des temps passés et à venir.
Tchao Moisy : Rien de plus explosif que de rentrer chez soi les poches vides quand la famille attend avec impatience le retour d'Europe de son héros providentiel. C'est ce qui arrive à Didier, conteur burkinabé, forcé de faire face aux attentes pressantes de ses proches après avoir vu la prime du Championnat de Conte de Moisy lui passer sous le nez. Avec gravité et humour, Emile Didier Nana nous fait découvrir « sa » France sur fond de réalité burkinabée.