Mon siège de Robbe-Grillet
Alain Robbe-Grillet est mort. La dette est immense. Je me suis déjà amusé à la reconnaître dans une «lettre ouverte» ; puis, sur le même chemin, songeant que je pouvais un jour lui succéder à l'Académie française, j'ai écrit mon «discours de réception» à partir du siège que lui-même n'avait pas honoré d'au moins un hommage à Maurice Rheims. Méditant maintenant sur le temps qui a passé et sur l'infl uence que cet artiste complet a exercée sur moi depuis, je me dis, pour reprendre une parole d'André BRETON, qu'il avait une bonne étoile à exhiber et qu'elle vient de s'éteindre pour fi xer à son tour le cauchemar littéraire. N'étant pas de la famille, je ne pleurerai pas, mais cette trace romanesque m'envahit jusqu'à une certaine douleur dont les travaux d'approche me fascinent impatiemment. Patrick Cintas.