Le Dernier Avenir
Editeur : La rumeur libre Editions
(extrait) :
On ne parle jamais à la légère On est poursuivi toute une vie par ce qu'on dit. Les paroles hantent et toutes les autres à la chaîne en somme Elles reviennent en personne réclamer leur dû. Elles refusent de consoler à peu de frais ce que prête la mort Suspendu au sans mot on défend tout ce que n'ont pas touché Le double le fou le rêve le possédé du fond des démons On se précipite sous l'averse ou l'abat-jour d'un pommier On ne sait si le verbe mord la chair ou si la chair ne veut pas qu'on la touche On a les gestes attendris et la gaucherie insolite des alités qui rêvent dans leur lit de nuages que la fièvre dévore les mains du silence Pour aimer il faut que tout soit en place. Quand ce n'est pas le cas on souffre (extrait) :
J'aimerais donner un nom à ces portes sans contact. A ces beautés de visage à demi-falaise. Tonnerre étonné farouche de respirer. Mourrai-je lucide à demi enseveli dans la pénombre lascive des yeux qui aiment Complice et amant. Irai-je me noyer dans la continuité rêvée des langues Maritime Auroral Me jeter dans la mer lavée de la souillure du crime Me perdre dans la liesse chaude des ravins noirs où tout s'efface Aurai-je le courage de divulguer le mal mot de ma vie La pauvreté de l'Ami parti Comment trouver un lieu, un abri, comment lutter contre l'indifférence et la dérision ? Seuls les mots donnés en ami, en frère, sont précieux Écrire c'est tendre une main miroir d'âme L'essentiel n'arrête pas de se perdre Mais rien de ce qui est vrai ne peut jamais disparaître.