L'abattoir : Précédé de Esthétique de l'abattoir
"L'abattoir d'Echeverría est le portrait digne de foi d'un tyran, mais aussi un témoignage contre toute tyrannie. De même que le Waterloo partiel de Fabrice éclaire la banalité et le chaos de toute guerre ou que l'inexplicable procès de K accuse le cauchemar métaphysique de la bureaucratie judiciaire, de même cet infernal abattoir illustre l'abus de pouvoir et la stupidité que cet abus encourage. (...) La tyrannie n'admet pas les critiques. Quiconque s'oppose à l'abattoir devient sa victime, car l'abattoir ne souffre ni interlocuteur ni adversaire.
Le lecteur contemporain pense aux tyrannies classiques du siècle passé - l'Allemagne du Troisième Reich, la Russie de Staline, le Cambodge des Khmers rouges - mais aussi aux contaminations plus discrètes, plus particulières, comme celles qui ont lieu quotidiennement en Chine ou en France aujourd'hui, où le besoin d'imposer une discipline civique prétend justifier les abus d'une violence étatique de plus en plus impunie." (Alberto Manguel).
Précédé de Esthétique de l'abattoir par Alberto Manguel.